”C’est la guerre navale !”, mais laquelle et comment ?

Voici mon projet pour le colloque d’AEGES décembre 2016

La globalisation est fortement liée à la maritimisation du monde et à sa politique. On dit souvent que la mer constitue le futur de l’homme. En même temps – ou peut-être comme conséquence – la pratique moderne de la guerre sur mer est peu courante ; on trouve donc très peu d’expérience récente. Les forces navales sont fortement sollicitées depuis la Seconde Guerre mondiale mais surtout dans leurs modes d’action virtuelle et/ou contre des adversaires sans vraie capacité navale. Exceptions : la guerre des Malouines, la guerre de Yom Kippour et la guerre en Sri Lanka contre les Tigres de la Mer du LTTE.

Les affrontements entre la Chine et ses voisins dans les mers dites de Chine ne constituent pas (encore) une guerre proprement dite.

Des acteurs sur mer se sont multipliés : de nouveaux pirates, terroristes, criminels organisés, de nouveaux Etats (décolonisation), des pavillons de complaisance, des multinationales… Ce développement est cependant moins apparent que sur terre. Le terrorisme en mer exige plus de connaissances et de moyens qu’à terre ; il est donc plus difficile à mettre en œuvre. Cela n’empêche pas des attaques comme celles contre le pétrolier français Limburg en 2002 ou contre le destroyer américain USS Cole en 2000.

La mer connaît de nouveaux enjeux : ses ressources, sa territorialisation, les contraintes écologiques, l’infrastructuration de la mer (éoliennes, plates-formes de gaz et de pétrole…). La dépendance des forces navales à l’espace et au cyberespace est aussi un nouveau facteur.

L’économie du monde dépend de transports maritimes sûrs. Les navires marchands sont beaucoup plus grands qu’auparavant et exigent une infrastructure portuaire très développée. Des programmes type Liberty de la Seconde Guerre mondiale ne sont plus possibles. L’ancien lien fort entre Etat, pavillon et équipage n’existe plus. Une guerre comme celle de l’Atlantique pendant la Seconde Guerre mondiale est-elle possible ?

Le même constat est en principe vrai pour les forces navales des grandes puissances : très chers, très sophistiqués et relativement moins nombreux, les navires seront impossibles à remplacer pendant une guerre. Leurs armes sont aussi plus sophistiquées, plus chères et donc moins nombreuses. La perte d’un porte-avions ou une grande frégate serait une catastrophe nationale. La destruction d’un sous-marin nucléaire mènerait-elle à une catastrophe écologique ?

Cependant, des marines nationales sont de toutes sortes. À part les grandes puissances, on trouve des marines modestes ou même de très petites plus ou moins modernes. Auxquelles s’ajoutent des garde-côtes plus ou moins intégrées dans les forces armées.

La stratégie navale théorique « classique » est toujours d’actualité dans ses grandes lignes. Cependant, tous ces nouveaux facteurs vont probablement mener à de nouvelles formes de guerres sur mer. Les grandes batailles comme celles de Midway ou de l’Atlantique sont moins probables. On pourrait cependant imaginer des formes plus restreintes et/ou plus asymétriques telles que des guerres navales « hybrides ». Cette communication va donc étudier la guerre navale moderne – ses possibilités et ses contraintes.

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